lundi 18 juin 2012

Hippocrate ? Connais pas !

"Toy ny saonjo iray lohasaha, ka tsy ilaozan' izay mamarara."
"Dans un champ d'arums, il y en a toujours quelques uns qui ont des taches."
Parmi un grand nombre d'individus ou dans une communauté, il y a toujours quelques brebis galeuses
Proverbe n° 142 (page 12)  "Ohabolana ou Proverbes malgaches" J.A Houlder  - Imprimerie luthérienne  Tananarive 1960 

Cette mise en garde exclut tout amalgame. Sauf exception, les médecins ont une conscience fidèle au respect du fameux serment du maître Hippocrate, qui d'ailleurs, diffère d'un pays à un autre et d'une époque à une autre.
Par exemple, voici celui de l'Ordre français des médecins de 1996  :
« Au moment d'être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité.
J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité.
Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j'y manque. »

Publication byzantine du XXIIe siècle du serment
Et comme l'exception confirme la règle :
  • La triste actualité en Syrie, invite à briser le silence. Le docteur Bachar el-Assad, a choisi la spécialité d'ophtalmologie car il ne supportait pas le sang, d'après ses dires... Qu'en penser de ce qui se passe au Moyen-Orient en 2012 alors ?






  • Le nazisme aussi était un vivier de parjures, entre autres, le docteur Mengele. (voir l'excellent article sur les médecins allemands de 1939-1945)
  • Pour les autres cas, qui de mieux qu'un médecin pour en parler ? Le Dr Marc Zaffran traite le sujet, sous le pseudonyme de "Martin Winckler".

écouter l'émission ou lire le texte de sa chronique
J'espère que ces horreurs ne se produiront pas à Madagascar.

Alors, à titre prophylaxique, pourquoi ne pas (re)lire la charte d'EXMED afin de :
  • "Retrouver la confiance"
  • "Restaurer la conscience"
  • "Renforcer la compétence"
lire la LEM n° 532
voir aussi l'article du 30 mai 2012.
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Mise à jour ce 08.07.2015 :
   Encore étudiants, certains bafouent déjà l'éthique :
(lire l'article)

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Mise à jour ce 15.07.2015 :

   Voici une émission qui ne manque pas d'intérêts. Elle fait partie d'une série sur la "promesse", dont celle de guérison :


   "Il y a deux siècles, la promesse de santé génère un débat intense. La médecine moderne doit-elle se résumer à promettre la science sans promettre la guérison, et rester strictement dans le champs de la science académique ?
C'est dans les années 1830 qu'apparaissent deux innovations importantes : l'homéopathie et le magnétisme animal.

   Dans la foulée, le Docteur Claude Bernard fonde la nouvelle médecine expérimentale, et développe la médecine de laboratoire qu'il approfondit dans les années 1860.

   Il nous dit : la médecine expectante, qui laissait jusque-là la nature agir, cette médecine qui attend que la nature fasse son oeuvre, est morte. Pour des raisons morales. le médecin doit aller sur le terrain et s'aligner sur le désir de guerison du patient. Il veut que le médecin agisse. La médecine devient alors concurentielle et doit accepter de répondre au besoin naturel des patients d'être trompés. 

   Ainsi, le bon médecin doit promettre la science : il lui faut proposer la guérison. Voilà qui change profondément l'esprit même de la médecine.

   Elle va d'ailleurs être aidée par l'émergence d'une pharmacie performante, grâce à l'arrivée d'innovations révolutionnaires, telles que la morphine et l’aspirine.

   C'est à partir de là que la médecine moderne s'inscrira petit à petit dans une optique de promesse sociale.

  Claude Bernard pensait aussi que la promesse de santé ne devait plus s'inscrire dans la simple guérison individuelle mais dans un besoin beaucoup plus global de sanitarisition de la société, proprement au moment même de l’émergence des pratiques industrielles, qui vont générer de nouvelles maladies jusqu'ici inconnues..."

(écouter l'émission)




2 commentaires:

  1. Je suis admirative de vous voir gérer deux blogs, et aussi pour vos recherches sur la culture et l'histoire malgaches.
    Bonne continuation à vous aussi.

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