samedi 25 août 2012

Atémisinine & Paludisme

Entre octobre 1995 et janvier 1996, faisant partie de l'équipe de recherche du pharmacien B. Pradines et du biologiste C. Rogier, j'ai eu l'opportunité d'effectuer des tests de résistance sur plusieurs molécules antimalariques.
Molécule d'artemether
56 souches de Plasmodium falciparum en provenance du Sénégal ont été isolées (seul P. falciparum pousse in vitro) et testées sur plusieurs molécules, dont l'artémisinine. 

Qinghao (Artemisia annua - en chinois) 

Aujourd'hui, loin de la salle de culture (type PII bis), je m'intéresse plutôt à la culture de la plante Artemisia annua.


Culture d'Armoise annuelle
Le taux d'artémisinine trouvé dans les plantes malgaches est plus élevé (entre 1,3% à 1,5 %) que celui trouvé dans d'autres pays (entre 0,8% et 1% en Chine).

Créée en 2005, la jeune société malgache Bionexx a démarré une culture à grande échelle d'Artemisia Annua dans la région de l'Itasy et plus exactement à Imerintsiatosika.


Pour en savoir plus 
Ayant une capacité de 3000 tonnes, l’usine de Bionexx à Fianarantsoa a utilisé 800 tonnes d’artemisia en 2011.

Il faut 1 tonne de matière pour avoir 5 à 1kg d’artémisinine. 
Le prix au paysan est de 750 Ariary le kilo.

Samedi 31 mars 2012, Bionexx a inauguré la ferme Faharetana d'Antongona Imerintsiatosika. Elle emploie 500 journaliers (1000  en période de récolte) pour un salaire de 3000 Ariary/jour. Rabaonarivelo Malasoa, chef du fokontany de Morarano, constate la création d'emplois depuis l’arrivée de Bionexx.

Bionexx ambitionne de faire de Madagascar, le leader de fournisseur d'artémisinine d'ici 4 ans. D'après Charles Giblain, PDG de Bionexx, la société occupe actuellement 25% du marché mondial.

Un litige foncier sur le site de Faharetana remet en question l’accroîssement de la production de l'usine de Fianarantsoa. 
Ici encore surgit le problème du foncier à Madagascar...

Lire l'article

Santé et développement :
    Mis à disposition du public local dès octobre 2010, malheureusement, les médicaments à base d'Artémisinine sont trop chers pour les faibles revenus des malgaches.


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Mise à jour de l'article ce 21.03.2017 :
(lire l'article)
 "À Madagascar, le Fléchois Charles Giblain produit de l’artemisinine, principe actif tiré de l’artemisia annua. Dix mille paysans cultivent cette plante pour sa société Bionexx.

  Produite depuis l’Antiquité et répandue en Chine, la plante artemisia annua fournit aujourd’hui un principe actif, l’artemisinine, utilisé pour fabriquer la nouvelle génération de médicaments destinée à lutter contre le paludisme.

  Selon l’Organisation mondiale de la santé, cette maladie affecterait près d’un million d’adultes et d’enfants, dans le monde.

   Il y a onze ans, Charles Giblain s’est lancé un défi : produire à grande échelle la fameuse artemisia, sur l’île. Sa société Bionexx a mis au point un procédé permettant l’extraction et la purification de ce principe actif.

  À ce jour, près de dix mille paysans cultivent la fameuse plante pour le compte de Bionexx, sur plusieurs centaines d’hectares répartis sur différents sites, à travers l’île."



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Mise à jour de l'article ce 17.07.2018 :

(source)




dimanche 12 août 2012

Zébu, symbole médical

Décidément, ce bovidé tient hautement sa place dans l'histoire malgache, jusqu'à trôner au-dessus de l'insigne de la Première Compagnie Médicale, créée en 1947.  

source de la photo

lundi 6 août 2012

COMAGO - Mampivelona - Maïa...

Accouchement en malgache se dit mampivelona, ce qui peut se traduire par "faire vivre" ou encore "réanimer" ou "faire accoucher" ou que sais-je encore...

Du côté de la philosophie, il est question d'interroger une personne pour lui faire exprimer - accoucher - ses connaissances. C'est la fameuse maïeutique (du grec μαιευτικη).


Sage femme (1° génération) - Parturiente (3° génération) - Assistante (2° génération)
 pour accueillir la 4° génération.
(source : ihoi.org)
Le "Collège Malgache des Gynécologues Obstétriciens" a fait preuve de sagesse, le 20 juillet 2012, en partageant leurs connaissances sur les thèmes suivants :
  • Pilule de nouvelle génération
  • Les bénéfices non contraceptifs du système intra-utérin au lévonorgestrel
  • Dispositif intra-utérin en post-partum : première expérience à Madagascar
  • Intérêt de l'échographie dans la diagnostic des malformations artério-veineuses utérines acquises : à propos de 6 cas
  • La technique de Tsirulnikov pour une atonie utérine
  • B-Lynch, traitement conservateur efficace dans l'hémorragie grave du post-partum par atonie utérine
  • La gestion active de la troisième phase de l'accouchement au Pavillon Sainte Fleur
  • Intérêt de l'apposition placentaire dans le diagnostic du paludisme et grossesse
  • Place de l'analgésie péridural du travail dans une maternité de niveau 3
  • Utilisation de la nifédipine dans le traitement d'une menace d'accouchement prématuré : efficacité et tolérance
  • Présentation du siège chez une primipare : la césarienne est-elle systématique ?
  • Prise en charge des prolapsus génitaux : Expérience du Complexe Mère-Enfant à Mahajanga
  • Tactique opératoire : l'hystérectomie totale en deux temps au Complexe Mère-Enfant Mahajanga
  • Hystérectomie vaginale à Hôpital Universitaire de Gynécologie Obstétrique de Befelatanana
  • Le cancer de l'ovaire, une étude sur 10 ans à Madagascar
  • Le lambeau de Martius dans le traitement d'une fistule recto-vaginale ancienne d'origine obstétricale
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Mise à jour ce 01.07.2018 : 

(lire l'article)
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Mise à jour ce 22.10.2018 :

   L'AMI soutenait aussi une politique nataliste...

(lire l'article)


samedi 4 août 2012

Voir ailleurs pour mieux se connaître

Prendre du recul (sortir du cadre malgache) permet d'être plus efficace, comme le témoigne cette publication des chirurgiens :
  • Dr. S. Ratinahirana
  • Dr. P.V. Razanamparany
  • Dr. E. Ratsimanohitra
  • Dr. H. Radaniarison
  • Dr. R. Ratsivalaka
Résumé :
L’auteur principal rentré dans son pays, après des études de Chirurgie en France, réfléchit sur le ”passage de la théorie à la pratique” en province malgache, en examinant les services rendus à ses opérés. Ceux-ci ont été classés en deux groupes : 
  • un premier de ceux ne nécessitant pas d’équipement moderne ni pour le diagnostic, ni pour leur thérapeutique ;
  • un deuxième où une organisation moderne des soins aurait été d’une meilleure efficacité.
L’auteur a trouvé dans sa pratique une chirurgie de généraliste confronté à toutes les spécialités chirurgicales, une chirurgie où l’urgence et les cas évolués dominent, une majorité des cas pouvant se contenter de moyens simples d’investigation et de traitement chirurgical, enfin un recrutement de personnes traditionnellement attachées à la médecine empirique. 
Ces réalités font proposer par l’auteur au futur chirurgien malgache en formation en France :


  • de diversifier au maximum ses stages dans les différentes spécialités ; 
  • de se former aux rencontres de l’urgence ; 
  • de réfléchir aux cas ”historiques” ; 
  • de s’armer de bonne clinique sans renoncer à la familiarité avec les thérapeutiques modernes, en espérant les progrès de l’équipement sanitaire malgache ; 
  • d’apprendre les gestes de l’anesthésie, les conduites de la réanimation chirurgicale et du traitement des complications postopératoires pour pallier le manque de personnel spécialisé ; 
  • de s’attendre à retrouver le comportement populaire malgache, composante importante d’une déontologie nécessairement modifiée ; 
  • de s’astreindre à maintenir malgré les difficultés les principes de la collecte des observations médicales, des réunions d’indications opératoires et d’évaluation des résultats. 
Les ”audits” peuvent rester une méthode applicable quelles que soient les conditions d’exercice.


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