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Cela fait un an déjà que le Dr François-Marie Michaut nous a quitté.
Je tiens à lui rendre hommage ce mois-ci car non seulement il a consacré beaucoup de son temps à nous partager tant de bonnes choses sur son site EXMED ; mais en plus il nous a invité en permanence à revisiter notre esprit critique face à l'actualité médicale ou non.
Sans oublié ses fameux "L'OS COURT" !
A cela s'ajoute sa passion pour la culture malgache et les malgaches :
Salama c'est la manière de se dire bonjour. Mais salama signifie "Êtes-vous en bonne santé" ou encore "Restez en bonne santé".
Par contre quand on se quitte on se dit veloma ce qui ne signifie pas "adieu" mais plutôt "restez en vie".
Heureusement que ces salutations sont bienveillantes... C'est tout ce qui reste dans un pays où le service de santé est moribond et les hôpitaux des mouroirs. Et ce n'est pas la faute du personnel médical mais plutôt de la politique gouvernementale qui n'y met pas les moyens.
Deux
cinquantenaires marquants ont été célébrés cette année à Madagascar :
celui de la révolution de mai 1972, qui vit la jeunesse étudiante se
soulever contre la persistance de l’influence de l’ancienne puissance
coloniale, la France ; et celui de Mahaleo,
le groupe de musique le plus populaire de l’île, dont un album est
disponible en digital depuis septembre 2022 (Mahaleo en concert (1)). En réalité, l’un ne va pas sans l’autre : Mahaleo (« libre », « indépendant » en malgache) est né dans l’effervescence de mai 1972.
Lorsque le mouvement a commencé, Bekoto, Charle, Dadah, Dama, Fafa,
Nono et Raoul, lycéens, se sont trouvés réunis pour animer, avec leurs
guitares, les piquets de grève rassemblant étudiants, élèves et
travailleurs dans leur ville. « Nous avons des idéaux, chantent-ils alors en malgache, nous ne nous tairons pas tant que vous n’aurez pas satisfait nos justes revendications. »
Depuis, Mahaleo n’a plus jamais quitté la scène. Au fil des décennies,
marquées par plusieurs crises politiques aux conséquences sociales
tragiques, le groupe a conçu des centaines de titres et offert
d’innombrables concerts, dont beaucoup ont duré des journées entières.
Les liens tissés avec les Malgaches sont tels que certains morceaux du
groupe sont aujourd’hui régulièrement chantés à l’unisson lors des
réunions familiales et amicales.
Le succès de Mahaleo, qui a fait l’objet d’un film documentaire en 2005 (2),
repose à la fois sur un style mélangeant folk et polyphonie, et sur des
textes qui racontent le quotidien tout en abordant des thèmes
universels comme l’amour, le deuil, la pauvreté, le pillage des
ressources naturelles, les élites dirigeantes qui comptent leur argent,
la nécessité de se révolter contre ceux qui écrasent… « Les Mahaleo ont la vertu de compassion, antra en malgache, qui peut se traduire par “garder un cœur quoi qu’il arrive” », observait la sociologue Janine Ramamonjisoa en 2005. « Ils
lisent et disent la société malgache. Ils ont créé quelque chose qui a
du sens et qui perdure dans toutes les couches de la société », résume une de leurs fidèles auditrices (3).
Dama a été élu deux fois député (indépendant), en 1992 et 1996, et
s’est présenté à l’élection présidentielle en 2018. Mais Mahaleo a une
autre particularité : ses membres n’ont jamais fait de la musique un
métier. Raoul, Nono, Dadah sont respectivement devenus médecin et
chirurgiens, et ont exercé, par choix, dans le service public. Bekoto,
Charle et Dama ont étudié la sociologie et œuvré notamment pour les
droits des paysans, Fafa a été employé dans un ministère. Ces carrières
professionnelles, mais aussi leur attachement à leur pays et leur
indépendance d’esprit, expliquent leur quasi-anonymat sur la scène
internationale. Leurs deux concerts en 2007 à l’Olympia, à Paris, ont
surtout attiré la « diaspora » malgache (4). « Je nous vois, les gars, je nous imagine plus tard, vieux mais toujours ensemble, chantant encore, sans regrets »,
prophétise une chanson écrite par Dama en 1987. La mort est venue
faucher Raoul (2010) puis Nono (2014). La disparition en 2019, à deux
semaines d’intervalle, de Fafa et Dadah, l’un des plus grands poètes de
Madagascar, puis de Charle (2021) ont laissé Dama et Bekoto désemparés.
Quelle suite donner à Mahaleo, s’est longtemps interrogé Bekoto — dont
vingt titres emblématiques sont sortis en France en digital cette année (5) ?
Tous deux ont décidé de poursuivre l’aventure, fêtant leurs cinquante
ans de scène avec une série de concerts. Les fils, ceux de Nono, Fafa et
Charle, jouent et chantent avec eux.
80% des malgaches vivent à la campagne. Ces paysans nourrissent les villes. Malheureusement, la ruralité reste les oubliés du monde médical à Madagascar.
Heureusement, l'Association pour AssociationdesMédecinsCommunautairesdeMadagascar(AMC Mad) essaie d'inverser cette tendance.
"L’insuffisance de
médecins dans les zones éloignées reste une situation difficile, en
particulier en matière de santé. L’Amc-Mad essaie d’offrir une
opportunité d’emploi aux nouveaux médecins sortants.
Près
de 70% de la population malgache vivent en zones rurales. Dans les
zones les plus éloignées, outre l’inaccessibilité des centres de santé
de base, le nombre de médecins est insuffisant. Une mauvaise répartition
des jeunes médecins est constatée par l’Association des médecins
communautaires de Madagascar (Amc-Mad) entre la zone urbaine et la zone
rurale. De ce fait, ce projet d’installation des jeunes médecins a été
mis sur les rails afin qu’ils puissent travailler dans ces zones
éloignées. « Nous avons constaté que les facultés de médecine
enregistrent près de cent cinquante sortants chaque année. Or, les
besoins en médecins dans les zones rurales sont palpables. Ces deux
contextes ont permis d’y dispatcher de jeunes médecins et le projet est
axé sur leur installation en milieu rural », indique le Dr Jocelyn
Maminiaina Rakotozanany, président national de l’Amc-Mad.
Le
projet participe à l’amélioration financière et géographique de l’accès
aux soins de qualité dans ces zones, tout en bénéficiant d’une
opportunité de travail qui permet à ces jeunes médecins de gagner
convenablement leur vie, mais également d’améliorer la couverture
sanitaire dans les zones d’installation. Il s’agit donc de les fixer
dans ces zones éloignées. Les apports de l’association face aux
difficultés de l’installation se portent sur l’aspect logistique et en
matière d’accompagnement. « L’ONG Santé Sud nous a aidé, au tout début
du projet, à installer les nouveaux médecins sur les sites vacants grâce
à la mise à disposition de matériel, la formation sur la situation de
l’activité médicale dans les zones d’installation, et le suivi »,
enchaine le Dr Rakotozanany.
Appuis
Les
médecins sont installés dans trois pôles en l’occurrence à Toliara
dans l’Atsimo-Andrefana, ainsi que dans les régions Analamanga, Itasy,
Vakinankaratra, Bongolava Boeny et Sofia. Par ailleurs, diminuer le taux
de morbidité et de mortalité des habitants de ces zones d’implantation
fait partie de ce projet. « L’objectif de la célébration de la Journée
internationale de médecine générale communautaire et numérique de la
santé, à Toliara la semaine passée est de pouvoir présenter les membres
et les actions entreprises. Nous travaillons en étroite collaboration
avec les centres de santé de base selon une convention de partenariat.
Dans
ce sens, nous travaillons pour notre propre compte, mais nous
effectuons également un travail dans le cadre du public. Si je prends
l’exemple d’une vaccination de masse, nous sommes en première ligne en
relation avec la convention », souligne le médecin. La création et le
maintien d’une cohésion au sein des médecins généralistes communautaires
membres fait, enfin, partie des objectifs de l’association. Il s’agit
également de maintenir la qualité des prestations médicales des membres." EXPRESS DE MADAGASCAR du 03.11.2022.